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Véronique Salman empowhers


Qui es-tu ?
Je me définis à la fois comme le produit de mon passé et le champ de mes perspectives possibles. Je ne suis plus l’héritière de mes parents, c’est en cela que je me trouve Moi-même. Parfois, je me dis que je me suis « gravie »… comme une montagne. Compliqué au début, harassant souvent, rarement récompensé. Mais, en haut  – du moins de là où je suis arrivée actuellement - que la vue est belle ! Je dirais aussi que je suis psychanalyste, coach spécialisé dans les questions d’expressivité, médiatrainer, enseignante en Communication interpersonnelle. Je suis aussi fille, mère, épouse, femme. Je suis Lilloise après avoir été Parisienne, avec des grands-parents Azéri, Ukrainien et juifs d’Égypte. Hitler et Staline ont marqué mon récit familial. Je suis voyageuse, lectrice, cinéphile, créatrice à mes heures et photographe. J’ai été journaliste à RTL et à RMC, communicante, graphiste. Directrice, chef, responsable, jamais sans une mission qui ne m’apporte un certain accomplissement. Et bien sûr, je dirais que je me sens heureuse, joyeuse, sérieuse, enthousiaste, optimiste, ouverte, aimante, tolérante, très interactive avec mes proches comme mes patients ou mes clients, déterminée et plutôt active dans la quête de ma pleine responsabilité et ma conscience.


D’où viens-tu et où en es-tu actuellement ?

Tout mon parcours repose sur la question cruciale de la Communication et de ses dérivés : communication de l’information après avoir été diplômée du Centre de Formation des Journalistes (CFJ) en 1988 ; communication institutionnelle et commerciale  en Collectivités locales ou chez Siemens ; communication relationnelle, avec mes activités les plus engagées aujourd’hui. Je suis passée des unes aux autres assez facilement car je donnais du sens à toute transition. Oui à la connaissance du monde qui nous entoure.  Oui à une démarche positive. Oui à la connaissance de Soi dans le but de favoriser la relation avec Autrui, quelle que soit la sphère, privée ou sociale.


Comment te considères-tu en 3 mots ?
Je me considère dans une dynamique « réflexion, compréhension, changement ». Une trilogie vers laquelle je propose d’aller pour trouver du sens à ce que nous sommes et à ce à quoi nous pouvons aspirer. Je suis fondamentalement analytique, grâce à une écoute active.

Quel serait un jour “normal” dans ta vie ?
Il commence à 5h58, avec le radio réveil et les infos. Parfois mon horloge biologique me suffit à respecter l’immuable timing, même le dimanche. J’aime la ponctualité de ma dynamique intérieure ! Pour le reste, je vis dans une émulation constante, qu’il s’agisse de recevoir mes patients, de donner des cours, de m’achalander de bons produits frais, acheminés en circuit court. Les séances d’épluchage, de mijotage et de papotage, sont légendaires à la maison, mes filles feraient des kilomètres pour y participer. En fait, je peux passer des heures à préparer mes légumes en soupes ou en poêlées et, au détour d’une carotte, trouver de quoi alimenter ma réflexion. Très méditatif, finalement. 

Quelle expérience considères-tu comme la plus impactante dans ta carrière aujourd'hui ?

Pour répondre à cette question, il me suffit de parler de la toute première expérience car les autres se sont enchaînées grâce à celle-ci. Donc, je parlerais de ma façon de gagner mon concours d’entrée au centre de Formation des Journalistes. Disons que pour rivaliser avec les étudiants de Sciences Po, moi qui venais d’une Licence d’Histoire à la Sorbonne, je me suis montrée plus rusée à l’épreuve du reportage. Puis, avec un bon diplôme dans la poche, tout suit : RTL, RMC, RTL encore, etc. J’accorderais une mention spéciale de la bonne expérience professionnelle à mon activité de Relations presse et de Marketing direct chez Siemens Audiologie. J’ai découvert qu’un sujet aussi sensible que celui des prothèses auditives pouvait engendrer d’immenses satisfactions à condition de le revisiter. La Santé publique m’a toujours passionnée.

Que ferais-tu différemment maintenant qu’il y a plusieurs années ?
J’aurais probablement assumé plus facilement d’entrer en psycho, à la fac. Je me revois encore, mon bac en poche, devant le guichet d’inscription à Jussieu, à Paris, après avoir fait des heures de queue. Je me revois renoncer, pour des raisons personnelles qui, parfois, nous encombrent. Des années plus tard, sous Nicolas Sarkozy, l’accès à l’activité de psychothérapeute a été restreint aux seuls diplômés universitaires, qui n’ont aucun prérequis de thérapie personnelle. J’ai trouvé cette mesure scandaleuse, issue d’une méconnaissance complète des enjeux thérapeutiques. J’aimerais alerter, parfois, les politiques, j’aimerais devenir davantage contributive dans la réflexion collective.

Quel conseil partagerais-tu avec les jeunes ?

De ne pas céder à la frilosité ambiante, très endémique, très pesante actuellement. Je leur demande d’oser et de bousculer, de manifester leur créativité, de s’approprier leur pensée, de s’incarner dans leurs projets. Je me retrouve souvent en situation de brandir davantage de courage et d’audace qu’eux. Comme si seules les années d’expérience permettaient le bonheur. Et que faites-vous de l’intuition, de la confiance en soi et de l’enthousiasme ?

Comment priorises-tu les choses/tâches dans ta vie quotidienne ?
Je les organise. Je rationnalise tous mes déplacements, je gère le temps. Ce qui me permet de passer d’une activité à l’autre sans stress, sans agitation. Je fais en sorte de ne pas être happée par la montre. Je prends en compte les délais, les imprévus, les aléas et je parviens à entrer, là encore, dans une dynamique d’enchaînement.  En fait, je suis l’antithèse de la procrastination car, ce qui me plaît le plus, c’est de « cocher mes cases ». J’en tire une immense satisfaction parce que se contraindre à la précipitation pour boucler à temps ce qu’on a négligé me paraît, au contraire, très inconfortable.

Quelles sont tes facteurs clés de motivation ?
Deux facteurs clés essentiels.  D’abord, le désir de réalisation personnelle. Engranger de nouvelles expériences, avancer, tracer, poursuivre ma route. Je me sens investie de mon chemin. J’aime aussi apprendre. Je collecte, je vérifie, je constate. Et puis, ce qui compte pour moi, c’est le bien-être de mes proches, mes filles et mon mari. Rien ne me dérange venant d’eux, je me sens pleinement concernée par leurs demandes, très à l’écoute, très ancrée dans une relation que je qualifie de libre et respectueuse. Entre nous, une bienveillance absolue s’est instaurée. C’est mon pilier de bonheur et de gratifications permanentes. Avec eux, je suis tout le temps contente. Et je le dis !

De manière générale, es-tu satisfait(e) de ta performance personnelle et/ou professionnelle aujourd’hui ?
Disons que j’ai gagné en acuité. Mon intuition favorise ma pertinence, mon écoute est plus intense, ma présence en tant que thérapeute est plus dense. Mon interactivité aussi car j’ai vraiment rompu avec les codes du silence en séance de thérapie, ce que j’ai moi-même expérimenté avec mes analystes. J’aurais gagner un temps infini si j’avais pu échanger de manière plus libre au cours de ma vie d’analysée. Aujourd’hui, je m’autorise à parler, je propose des hypothèses de travail, j’interagis. Ainsi, je nourris un échange extrêmement porteur avec mes patients ce qui leur permet une élaboration mentale plus affinée, plus clarifiée. Ils ont l’air d’apprécier, ils avancent.

D’après toi, quels sont les éléments clés pour finaliser des projets avec succès (d’un point de vue personnel et professionnel) ?
Le plaisir additionné de détermination. Le sens de l’Autre. L’émulation et l’intelligence collectives. J’adore les grands mouvements vibratoires qui poussent les uns et les autres à s’affairer ensemble, à fournir, produire, exploiter. Vous devez l’imaginer, je me définis surtout dans l’action, elle me désangoisse. Je crois que j’ai constamment besoin de me mobiliser, de faire, même s’il s’agit de lire un livre, sous un plaid. J’ai l’impression de m’engager en tout, même dans une sieste. Je la fais !

Penses-tu avoir un équilibre de vie entre l’aspect personnel et l’aspect professionnel ?
Très clairement, j’ai opté pour l’équilibre et ça fait plus de vingt ans. Quand j’ai divorcé, j’aurais très bien pu préserver ma place à RTL, je concevais et présentais le journal de 7h, le plus écouté de France. Mais, j’ai préféré travailler près de mon domicile, lui-même près de l’école que mes filles fréquentaient. Raccourcir les distances pour marquer ma maternité d’une meilleure proximité. Vous savez, c’est violent d’être appelée par le directeur d’établissement quand un enfant à de la fièvre et qu’il faut venir le chercher. Quand on travaille avec trois transports en commun de distance et une bonne heure et demie de délais, on supporte mal de se savoir si peu disponible pour venir en aide à son petit. Je me suis toujours attachée à me rendre accessible à mes proches. Jusqu’à présent, je suis sensible à la question de la proximité, la vraie, celle qui engage. Ma mère m’a élevée, mais elle n’était pas proche du tout. En tout état de cause, je m’organise pour faciliter ma proximité puisque mon cabinet est implanté sur mon lieu d’habitation. J’adore cette douceur de vie.

Comment gères-tu ton environnement personnel au vu de ton succès professionnel ?
Je suis attentive à la mise en sécurité de chacun, moi inclus. Je tente de ne pas montrer trop de mon intimité domestique à mes patients, ils ne se rencontrent pas. Je ne parle de ma vie que pour mutualiser une expérience, un vécu, mais jamais pour le plaisir de ramener tout à ma petite personne. Je me cale sur les horaires d’activités de mon mari, de telle sorte qu’il ne pâtisse pas de mon organisation. Mes consultations cessent à 18h45 dernier carat et je respecte de ne jamais travailler le samedi après-midi.

Penses-tu que l’impact des femmes ait changé au cours des dernières années ?
Je ne suis pas si sûre d’un changement réel. Mais pas parce qu’elles manquent d’impact. Ce qui ne veut pas dire que ce soit satisfaisant ! Je viens d’une famille où les femmes ont été beaucoup plus puissantes que les hommes, qu’elles ont disqualifiés, castrés et dépossédés de leur mission familiale. Ce qui m’apparaît important, c’est de ne jamais opposer les femmes aux hommes, et inversement, au nom du respect de l’individu. Ce qui compte, c’est la façon d’être impactante : avec assertivité, sans esprit de revanche. Passer de la compétition à la coopération. 

D’après toi, quel est l’élément clé sur lequel les femmes devraient se concentrer actuellement ?
Nous touchons là à la sociologie de l’éducation : les ancrages fille-garçon, avec des codes trop figés et néfastes pour les uns comme pour les autres. Aux femmes de ne pas faire avec leurs enfants ce qui les a elles-mêmes handicapées. Or, je constate souvent combien, sans le savoir, on reproduit ce que l’on a condamné. J’aime l’idée que fournissent les principes symboliques masculin et féminin : le premier « va vers », le second « accueille et prend soin ». Chacun de nous dispose des deux et les exploiter de manière bienveillante, à la maison comme au bureau, me semblent une belle perspective.

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